Actualités

2ème dimanche Pâques 2020

samedi 18 avril 2020Non classé

Enfermés. Les disciples de Jésus ne peuvent pas sortir. Ils sont bien enfermés. Enfermés dans leur peur.

Une peur tout à fait légitime : la peur de tomber aux mains des Juifs. Comme leur maître.

Ils attendent, donc.

Nous-mêmes, nous sommes enfermés.

Dans l’attente.

Peur de la mort. Peur de voir  nos proches emportés.

Fragiles, vulnérables.

Comme Jésus.  Dans le jardin, environné par les ténèbres. Face à la mort.

Mais Jésus est le chemin.

Il espère. Prie, prie, prie. Encore.

A l’aide.

Cri jeté vers le ciel. Pour implorer la TENDRESSE DE DIEU, SA MISERICORDE. Seule issue.

Il sait qu’Elle seule peut le sauver, peut nous sauver. Il fait mémoire. Mémoire de tout ce que Dieu a déjà accompli dans son infinie miséricorde pour lui, pour son peuple. Mémoire de tous  ces murs …

Murs de la maladie, de la souffrance et de l’isolement qui se sont effondrés.

Murs de l’aveuglement et de la désespérance qui se sont ouverts.

Mais aussi, dans les temps anciens, la libération  du peuple d’Israël.

Murs d’eau de la mer qui s’entrouvrent.

Murs rocheux dans le désert qui  laissent place à la source  vive.

Murs d’angoisse et de souffrance qui emprisonnent le psalmiste dont le seul secours  est le Nom du Seigneur, sa miséricorde.

Fort de cet héritage. Fort de cette confiance. Jésus attend  tout de son Père. Même l’impossible.

L’impossible. La RESURRECTION. La VIE.

Cette Vie, elle coulera en abondance du flanc transpercé de Jésus. EAU ET SANG. DON DE L’EGLISE. DON DES SACREMENTS. Baume de la miséricorde offert à l’humanité meurtrie.

Sur la croix, déjà, la Vie est là. Elle est bien là. Alors même que les ténèbres semblent couvrir toute la terre.

L’ESPERANCE.

De voir toute mort anéantie,

De voir toute blessure guérie,

De voir toute peur apaisée.

Du cœur transpercé de Jésus  naît l’HUMANITE NOUVELLE. Une humanité renouvelée.

Celle qui s’ouvre à la Vie de Dieu. Celle qui s’ouvre à la PAIX DE DIEU.

RESURRECTION. Jésus sort.

Signe du tombeau ouvert, les cœurs s’ouvrent à la Vie. Les cœurs endurcis, aussi. Signe glorieux de la miséricorde de Dieu. La Vie est là.

Cette Vie se manifeste pleinement dans l’Evangile.

Par trois fois, Jésus offre cette Vie, sa Paix à ses disciples. La pièce où ils se sont enfermés s’ouvre. Comme leur cœur. Comme notre cœur.

Jésus offre sa miséricorde à chacun de nous.

Telle est la puissance de Vie du Ressuscité.

Telle est la liberté offerte par le SEIGNEUR. Telle est la vraie liberté.

Libres d’aimer.

Rien n’est impossible à Dieu. Parce que Dieu donne sa paix ; parce qu’il se donne.

A nous de l’accueillir. En notre cœur.

AUJOURD’HUI, en joignant nos mains.

En union avec tous les affligés, avec  toutes les personnes enfermées dans la souffrance.

IMPLORONS LA MISERICORDE DE DIEU. Comme Jésus.

De nos cœurs pourront couler des fleuves d’eau vive…

DEMAIN, en tendant nos mains vers les souffrants.

Sortir de notre enfermement. Libres, enfin. Mais vraiment libres si nous empruntons  le chemin de Vie que Jésus nous a ouvert, en visitant, comme il nous l’a montré dans l’Evangile,  les reclus, en abattant tous les murs de la peur, du doute, de la désespérance, de la souffrance.

La miséricorde, que nous fêtons en ce dimanche, est  cette Vie que nous sommes appelés à accueillir et à manifester chaque jour.

Celle que rien ni personne ne peut nous ravir.

                                                                                                                                                                  Abbé Franck Hamel