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Ascension 2020

jeudi 21 mai 2020Non classé

   Nous célébrons l’Ascension, le départ physique de Jésus. Un moment de passage pour les apôtres. C’est une étape, un changement, une disparition.

   Cette étape, l’évangéliste Luc la situe symboliquement 40 jours après Pâques. C’est le signe d’une entrée dans une nouvelle ère.

   Des étapes importantes, de profonds changements, nous en vivons chacun. Nous pouvons y être sensibles en ces jours où nous vivons un déconfinement progressif ; où nous sommes dans l’attente d’un retour à l’eucharistie.

   Nous avons pu vivre des changements humains : le jour où, étudiant ou travailleur, nous avons quitté nos parents, ou notre région d’origine ; le passage à la retraite ; tout autant une sortie d’hôpital ou de maison de repos ….

   Des étapes spirituelles : la première communion ou la confirmation ; l’engagement dans le mariage ou une ordination presbytérale. Et nous pensons à tous ceux et celles qui attendent de vivre un sacrement majeur, retardé du fait de la pandémie.

   L’étape que vivent les Apôtres rejoignent tous nos changements de situation. La fête de l’Ascension est invitation à vivre des changements spirituels qui nous touchent.

   C’est une disparition physique de Jésus. Il n’est plus « visible ». Avec ce passage il nous invite à regarder autrement la présence de Dieu.

   Nous continuons à chercher du visible et du sensible. Si je reste en prière et qu’il ne se passe rien, j’estime que Dieu n’est pas là, qu’il ne prête pas attention à moi ! Ceci n’est pas vrai. Il ne répond pas à mes attentes de signe, mais il demeure présent. Il nous donne des rendez-vous : la Parole méditée et partagée, les sacrements, la vie de l’Eglise, le geste de fraternité envers le prochain.

   A nous de reconnaitre cet invisible ; d’aider l’autre à voir Dieu à l’œuvre ; à scruter cet invisible dans la prière. Ce confinement a pu nous stimuler pour chercher l’essentiel ; mettre en valeur ce qui est d’habitude caché.

   Cette disparition physique de Jésus est confession de la puissance de son agir toujours à l’œuvre. « Tout pouvoir m’a été donné » (évangile) repris aussi chez St Paul aux Ephésiens « Il domine ». Que domine-t-il ? Non pas ma volonté, ma liberté : Dieu ne s’impose pas, il se propose. Il est résurrection : il domine les forces du mal et de la mort. Il déploie en nous, dans ce monde, son énergie de vie. Nous prions pour que « le règne de Dieu vienne » (le Notre Père).

   Bien des malades en font l’expérience humaine : ils peuvent se sentir seuls, oubliés ; alors que d’autres personnes agissent, veillent sur eux. Guéris ils reconnaissent les bienfaits ignorés de cet entourage.

   C’est ainsi que nous pouvons éprouver cette puissance agissante du Christ ressuscité.

   Cette Ascension chez Matthieu est envoi en mission. Le disciple est celui qui prend le chemin du maitre, celui qui rayonne. Il le fait parce qu’il laisse l’Esprit Saint agir en lui. L’Ascension appelle la Pentecôte. Entrons dans la neuvaine de prière pour que l’Esprit Saint renouvelle la foi et l’action des baptisés ; en commençant par nous-mêmes.

                                                                                                                                                                               Abbé Marcel Maurin