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Conversion missionnaire et formation

lundi 14 septembre 2020Diocèse

« En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (cf. Mt 28, 19). Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation… La nouvelle évangélisation doit impliquer que chaque baptisé soit protagoniste d’une façon nouvelle. Cette conviction se transforme en un appel adressé à chaque chrétien, pour que personne ne renonce à son engagement pour l’évangélisation » (Pape François, La joie de l’Evangile, 120).

Par notre baptême, nous sommes devenus partie prenante d’une vie d’Église, soucieuse de mettre en œuvre la mission du Christ et de porter l’annonce de l’Évangile à celles et ceux qui ne l’ont pas, ou pas pleinement, accueilli.

Ne pas se soustraire à notre vocation baptismale

L’appel adressé à chaque baptisé ne trouve pas toujours la disponibilité de cœur nécessaire pour se mobiliser en vue de la mission. Nous gérons alors notre appartenance ecclésiale comme simple adhésion à une structure associative. Or, devenir chrétien par le baptême, c’est être intégré au Corps du Christ qu’est l’Église. « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Corinthiens 12, 27) Dans une Église que le Concile Vatican II nous a appris à percevoir d’abord comme Peuple de Dieu, tous les membres sont responsables de sa vie et de la mission. Responsables diversement bien sûr, mais collégialement. C’est ce que nous tentons de vivre dans notre diocèse, la démarche Synodos déjà présentée dans cette revue.

Notre implication de baptisés

Face à cet appel réactivé par l’enseignement magistériel du pape François, il convient d’examiner notre manière d’appartenir et de nous impliquer dans la vie de nos communautés chrétiennes. Auparavant, il nous faut être vigilants pour déjouer deux pièges qui s’offrent à nous :

  • La stratégie de l’évitement entretient des nostalgies pour des formes de vie en Église aujourd’hui disparues ou non pertinentes au regard des défis actuels de l’évangélisation. Elle vise souvent à imposer des opinions personnelles sur l’Église, qui empêchent une disponibilité à l’Esprit saint et un vrai discernement ecclésial. Refusant de prendre en compte la réalité des évolutions, nous résistons aux sollicitations à l’ouverture et au dialogue pour la mission. Cela façonne des chrétiens passifs, limitant leur vie ecclésiale à la consommation privée des actes du culte. Or, souligne le pape François, « la pastorale en terme missionnaire exige d’abandonner le confortable critère pastoral du “on a toujours fait ainsi” (La joie de l’Évangile, 33).
  • Une autre façon de nous soustraire à l’appel du Christ pour nous engager dans une vie de disciple missionnaire, est la stratégie de résistance. Les symptômes d’une telle posture se dévoilent dans des critiques permanentes, de raideurs dogmatiques ou des crispations rituelles. Là où de telles attitudes dominent, les communautés se dévitalisent et perdent toute vigueur apostolique. Le pape François nous alerte sur ce danger : « cela, ce n’est pas l’Église. Cela ne doit pas se faire, nous ne devons pas le faire ! Il faut demander au Seigneur la grâce de ne pas le faire. Cela a lieu lorsque nous aspirons aux premières places ; lorsque nous plaçons au centre nous-mêmes, avec nos ambitions personnelles et nos façons de voir les choses.» (Catéchèse du pape François du 27 août 2014).

Des soutiens pour notre vie de disciple missionnaire

Membres d’une Église enracinée dans le Christ et sans cesse envoyée au monde pour lui révéler l’amour du Père, il nous faut sans cesse ranimer en nous l’esprit apostolique. Une foi qui ne s’incarnerait pas dans des comportements, des attitudes et des engagements humains et ecclésiaux, deviendrait vite une foi morte et desséchée. Notre foi a besoin de se nourrir au contact de la Parole de Dieu et de la grâce des sacrements. Elle a besoin aussi de notre témoignage et du partage avec d’autres. Elle se fortifie encore dans l’édification d’un environnement qui cherche à devenir toujours plus évangélique.

En ce début d’année, nous pouvons découvrir ce qui nous est proposé pour progresser dans une foi au Christ authentiquement apostolique. Chaque baptisé doit pouvoir trouver, au côté de la participation centrale et essentielle à l’assemblée eucharistique, un lieu d’Église qui permettra à sa foi de prendre consistance dans une pratique de la charité, un engagement temporel, une responsabilité en Église ou encore dans une formation à l’intelligence de la foi.

Chaque paroisse, surtout en début d’année, relance des appels pour assurer une responsabilité au sein de la communauté, pour un engagement caritatif ou une formation à la foi. Les propositions ne manquent pas. Restons ouverts à ces propositions pour pouvoir y répondre en conscience. Il nous faut faire des choix. Et pourquoi ne pas en parler avec un accompagnateur spirituel qui nous aidera à discerner ce qui convient pour progresser dans notre foi et notre vocation baptismale ?

L’École des disciples missionnaires

D’une façon particulière, je vous recommande vivement la participation à l’École des disciples missionnaires. Ce temps de formation mis en place depuis trois années dans le diocèse, a été voulu pour entrer dans le renouvellement missionnaire promu par le pape François, en particulier dans son Exhortation apostolique La joie de l’Évangile.

Les sessions animées par une équipe formatrice avec une pédagogie interactive, permet de découvrir et d’approfondir notre foi personnelle ainsi que notre connaissance des réalités humaines au sein desquelles nous sommes appelés à devenir des disciples missionnaires. Approfondir notre vie spirituelle, comprendre les enjeux de l’annonce de l’Évangile dans la société actuelle, découvrir les initiatives missionnaires au sein de notre Église diocésaine pour y prendre part… autant d’approches qui constituent un parcours vécu dans une communauté fraternelle entre les participants.

N’hésitez pas à vous lancer dans cette belle aventure enrichissante. Invitez d’autres à vous accompagner dans cet engagement. Pour terminer, je laisse la parole à quelques participants de la démarche en 2019-2020 :

« Un énorme merci à l’équipe de formateurs et d’encadrants. Vous avez été pour moi des guides sur un chemin qui s’éclaire jour après jour.

Les Disciples Missionnaires et tous les membres de ce groupe bienveillant m’ont marquée à vie par leur fraternité…

Je souhaite une bonne année 2020-2021 au prochain groupe… Je remercie l’équipe diocésaine qui anime les journées de formation. Et mes collègues « Disciples Missionnaires » de leur engagement et de leur entrain ».

+ Jean-Luc BRUNIN

Évêque du Havre