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Homélie à la chapelle de l’esplanade

vendredi 24 août 2018Diocèse

Vendredi 24 août – Chapelle de l’esplanade – (Ap 21,9b-14 –Ps144 – EV Jn 1,45-51)

« Viens et vois » cette invitation de l’Évangile devrait être aujourd’hui comme hier, au cœur de la première annonce de la bonne nouvelle. Seule la présence de Jésus, sa parole vivante, le rayonnement de son esprit d’amour peuvent triompher de nos résistances et entraîner notre adhésion. Le mérite de Nathanaël est de ne pas s’obstiner dans son scepticisme, mais de demeurer ouvert à l’imprévu de Dieu. C’est l’attitude de Bernadette, une vie profondément évangélique. De façon très concrète avec ce qui fait sa vie, elle accueille le message évangélique de Marie, non pas par des paroles et des discours mais par la vérité de sa vie ; non seulement pour faire les œuvres du Seigneur, mais plus encore en demeurant elle-même l’œuvre du Seigneur. Nous sommes invités à nous immerger dans la vie de Bernadette tout au long de cette journée. Au milieu de sa vie, Bernadette accepte l’invitation de Marie à venir ici. Il nous a peut-être fallu un incident pour nous obliger à faire une halte au milieu d’une vie agiter. D’autres l’ont fait par rite ou habitude. Peut-être que dans nos vies nous avons le sentiment de faire du surplace, de n’intéresser personne, pourtant nous ne sommes pas là par hasard. Depuis la Bible, quelqu’un pense à nous et désire que l’on vive. Il voudrait que l’on réponde. Il désire que l’on vive, que l’on accueille la puissance de vie du Christ ressuscité. C’est le sens de la procession mariale que nous vivrons ce soir, du cierge que nous portons à la main pour nous laisser éclore tel que nous le sommes par le Christ ressuscité.

Bernadette, parfois s’est demandée pourquoi moi ? Pourquoi une fille aussi jeune et aussi petite que moi dira-t-elle, « la Dame, elle me faisait signe d’avancer ». Oui comme pour Nathanaël, comme pour Bernadette, nous sommes invités à avancer. Cela se traduit par le signe de la croix, guidé par Marie pour Bernadette. Faire le signe de la croix, ce geste que nous faisons plusieurs fois par jour c’est nous marquer tout entier de la volonté de Dieu, sur chacun d’entre nous, afin que la vie triomphe. C’est le signe d’un amour sans limite qui nous est proposé. Durant ce pèlerinage, faire lentement avec beauté le signe de croix, signe de la foi qui nous sont donnée. Bernadette ose avancer, nous aussi avançons, regardons, accueillons les sourires, les mains tendues. Devenons nous-mêmes sourires et mains tendues (c’est le sens du geste de paix).

Ce n’est pas sans risque d’oser ses attitudes, qui ne sont pas très à la mode dans le monde, où nous vivons dans le chacun pour soi. Bernadette en acceptant l’invitation de Marie s’est exposer à la critique, à la moquerie, à la dérision. Elle écoute quoi qu’il en coûte, elle accomplit, elle ose !

Chacun de nous peut s’interroger : notre foi, notre espérance nous rendent-elles aptes à l’écoute et capables de poser les gestes de la foi, les gestes du service, les gestes de la fraternité. Marie, va se mettre au rythme de Bernadette. Elle ne va pas l’écraser de paroles. Elle lui parle de conversion. Elle le fait avec pédagogie, immerger dans la vie de Bernadette. Aujourd’hui, accueillons-nous aussi cette pédagogie de Marie qui traduit la pédagogie de son fils ? Marie invite à des gestes et des attitudes concrètes. La parole écoutée et entendue devient interpellante. La parole reçue est source créatrice pour Bernadette. Le Christ par sa mère peut faire de même pour chacun de nous. Il nous ouvre un chemin à chaque instant de notre vie, il nous rend capable d’oser. Amen.