« Tu as aimé, Seigneur, notre terre ! » (Psaume 84)
Ce cri d’admiration et de reconnaissance, nous pouvons le prendre à notre compte en ce temps de Noël. Nous accueillons l’enfant de Bethléem, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Il est le Visage de l’amour de Dieu pour notre humanité qu’il veut voir rayonnante de joie et de fraternité.
Tout est dit de la tendresse de Dieu pour l’Homme dans le signe de la crèche. Elle « manifeste la tendresse de Dieu. Lui, le Créateur de l’univers, s’abaisse à notre petitesse… En Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction » (Admirabile signum, Lettre apostolique du pape François).
Célébrer Noël pour les disciples du Christ, c’est retrouver l’amour de notre terre. Oui, Dieu est fou de continuer à venir prendre place dans notre humanité. Mais c’est la folie de l’amour et de l’espérance !
Noël 2019 ! L’enfant de Bethléem témoigne encore que Dieu continue d’aimer notre terre malgré toutes les vicissitudes liées à la folie pécheresse des hommes. Chacun et chacune de nous s’y confronte au quotidien. Elles affectent les relations familiales et sociales, le respect de la planète et de l’environnement, la justice sociale et les relations entre nations et peuples. Nous constatons, avec tristesse et amertume, la déconstruction sociale opérée par le primat des intérêts individuels sur le souci du bien commun,… la mise à mal de la fraternité par le rejet de l’autre différent dans son origine, sa position sociale, sa culture ou sa religion…
Célébrer Noël pour les disciples du Christ, c’est retrouver l’amour de notre terre. Oui, Dieu est fou de continuer à venir prendre place dans notre humanité. Mais c’est la folie de l’amour et de l’espérance ! En Jésus, Dieu nous a donné un frère qui nous invite à vivre en fraternité avec tous, autour de nous et au plus loin. La fraternité n’est pas une utopie ravivée à chaque fête de Noël avant que les lois de l’indifférence, de la concurrence, de l’injustice et des conflits meurtriers reprennent leur droit. Célébrer Noël, faire mémoire de l’amour de Dieu pour notre terre, c’est nous engager à introduire résolument une dynamique de justice, d’équité, de paix et de fraternité dans tous les mécanismes de notre société.
En ces jours où nous irons devant la crèche, pensons à tous ceux et celles, personnes, associations ou organisations, qui œuvrent durablement pour que la justice, le respect de la planète et de la vie humaine, l’harmonie sociale, la fraternité élargie, trouvent place chez nous et dans le monde. Ils donnent ainsi un visage à l’amour de Dieu pour notre terre.
J’invite aussi à faire une halte devant la crèche, celle de votre maison familiale ou de votre église paroissiale. « Laissons surgir de l’émerveillement, une humble prière : notre « merci » à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls » (pape François).
Célébrer Noël, faire mémoire de l’amour de Dieu pour notre terre, c’est nous engager à introduire résolument une dynamique de justice, d’équité, de paix et de fraternité dans tous les mécanismes de notre société.
Au nom de la communauté catholique du Havre et du Pays de Caux, je vous souhaite une joyeuse fête de Noël, pleine d’espérance et d’élan pour le service de la fraternité. Nous prendrons ainsi notre part pour faire de 2020, une bonne année pour tous.
+ Jean-Luc BRUNIN
Évêque du Havre
