Cette année encore, en raison de la situation sanitaire, nous voilà privés de la rencontre de présentation des vœux. Cela n’empêche pas de satisfaire à cette tradition. Au-delà de l’aspect convenu de l’exercice, c’est l’occasion de manifester notre proximité avec les membres de nos familles, nos amis et compagnons quotidiens dans notre vie étudiante, professionnelle ou en mission ecclésiale.
Pour un chrétien, présenter des vœux de bonne année, c’est prendre à notre compte la bénédiction que Dieu adresse à chacun. Bien davantage qu’une formule, c’est surtout notre engagement concret pour que le souhait de Dieu pour nous-mêmes et les personnes qui nous entourent, advienne réellement. En Jésus-Christ, Dieu nous révèle son désir profond de voir chaque être humain épanoui et responsable, au sein d’une humanité pacifiée et réconciliée.
Lorsque nous regardons notre monde, il ne faut pas longtemps pour constater que nous sommes loin du compte. Le vœu que je formule, c’est qu’en 2022, chacun et chacune travaille à réduire l’écart entre ce qui est et ce que Dieu souhaite pour nous. Au cœur de nos querelles, il nous appelle à faire grandir la paix. Au cœur d’une société fragmentée, divisée et inhospitalière aux pauvres, aux fragiles ou aux migrants, Il nous appelle à œuvrer pour que l’amitié sociale soit intégratrice et ne laisse personne au bord du chemin.
Je souhaite qu’en cette période de débats avant des échéances électorales importantes pour l’avenir de notre pays, nous puissions devenir des influenceurs positifs, soucieux de constituer une opinion publique qui découvre et adhère à ce dont l’Évangile est porteur : le respect de la dignité de chaque personne humaine, l’accueil du petit et de l’étranger, la promotion d’un vivre ensemble dans la justice et la paix, … Cela réclame que nous osions parler pour refuser tout ce qui est contraire au message du Christ. Quand des êtres humains sont abimés ou rejetés, Dieu ne peut être honoré. Le christianisme n’est pas d’abord affaire de rites, ni de principes moraux ou doctrinaux, mais est une question d’amour. Un amour qui ose s’engager chaque fois qu’il faut promouvoir la paix, l’amitié sociale et la fraternité. Travaillons ensemble, dans la force de l’Esprit de Jésus, pour faire de 2022, une bonne année pour tous.
+ Jean-Luc BRUNIN
Évêque du Havre