En plusieurs endroits du diocèse, des travaux immobiliers sont en cours. D’autres sont encore à l’état de projet. La démarche «Cap sur l’avenir» (2012-2013) a manifesté l’importance accordée par les communautés chrétiennes à l’ouverture et à l’accueil des personnes qui s’adressent à la paroisse pour une demande sacramentelle, pour la catéchèse de leur enfant ou les funérailles d’un proche. Ces personnes « frôlent » l’Église qui se trouve souvent à distance de leur vie.
Du guichet paroissial à une pastorale de l’accueil
Les projets résultant de « Cap sur l’avenir » portent très majoritairement le souci de la qualité de l’accueil et de l’écoute. Cela a conduit des paroisses à mettre en place des équipes d’accueil qui se sont formées. Car, accueillir ceux qui viennent sonner à la maison paroissiale, ce ne peut se limiter à une logique de guichet où les équipes d’accueil enregistreraient une demande de prestation de service. Ces personnes qui s’adressent à l’Église ont une histoire et prennent parfois sur elles pour effectuer cette démarche ; elles doivent pouvoir être accueillies de façon conviviale, et écoutées. Il faut du temps pour qu’elles puissent exprimer le sens profond et existentiel de leur démarche.
Mais tout ne se joue pas dans la seule rencontre du premier accueil. Le pape François insiste sur le souci des chrétiens d’accompagner des cheminements. Plus que de satisfaire rapidement à une demande ponctuelle, il nous faut proposer et initier un processus susceptible de mettre les personnes accueillies, si elles le veulent bien entendu, sur le chemin d’une rencontre possible avec la communauté chrétienne et ainsi offrir une chance de rencontre avec le Christ. Car ces personnes nous sont envoyées par le Seigneur qui a besoin de la qualité de notre accueil et de notre écoute pour écrire une histoire avec elles.
C’est donc une véritable spiritualité de l’accueil qu’il faut développer et entretenir par des temps de formation et de relecture d’expériences au sein des équipes d’accueil, appelées à s’articuler avec les autres lieux pastoraux (catéchèse, préparation au baptême ou au mariage, catéchuménat, pastorale des jeunes, d’accompagnement du deuil, mouvements apostoliques ou de spiritualité, pastorale de la santé…).
Une pastorale des parvis
Dans les projets issus de « Cap sur l’avenir », nous notions aussi la volonté d’ouverture qui pouvait trouver une expression dans la mise en place de lieux de proximité qui soient visibles, fassent signe et invitent ceux qui sont loin de l’Église. C’est la dynamique de ce que nous pouvons appeler « la pastorale des parvis » qui se situe en complémentarité de la pastorale organique des paroisses. Des lieux doivent être affectés à cette pastorale de la rencontre large et ouverte, et devenir d’abord des lieux d’accueil et d’écoute où on prend le temps de ressaisir les besoins et les attentes des gens. Il faut éviter de se contenter de transférer les activités paroissiales dans un espace appelé à devenir un « tiers-lieu »1.
Des réalisations déjà en cours
En ce sens, en plusieurs endroits du diocèse, des projets sont en route. Ils comportent plusieurs volets qui mobilisent des équipes composées de laïcs, prêtres, diacres et consacrés. À côté des aspects logistiques d’immobilier, de gestion financière de ces expériences et de management d’équipes d’animation des centres pastoraux, il nous faut conduire aussi une réflexion sérieuse sur les initiatives d’évangélisation à prendre et sur leur pertinence dans le contexte social où elles sont proposées.
Nous nous souvenons aussi de la décision prise à la fin du Synode des jeunes, d’investir et d’animer des espaces de rencontre et d’échanges pour inviter des jeunes à se rassembler, dans une perspective d’évangélisation.
Cette dynamique d’animation de centres pastoraux mobilise bon nombre de chrétiens soucieux de s’impliquer dans la vie d’une Église ouverte et missionnaire. Le samedi 16 avril dernier, une petite trentaine de chrétiens du diocèse sont allés découvrir une expérience de « maison d’Église » dans un nouveau quartier du diocèse de Lille. Sans chercher un modèle prêt à reproduire chez nous, nous étions à l’écoute de ce qu’un groupe de chrétiens missionnés par leur évêque, avaient proposé dans un espace d’accueil et d’écoute au cœur de la vie du quartier. Cette expérience a donné à penser, à imaginer et à inventer.
Le moment n’est-il pas venu de rassembler ceux qui ont la volonté de faire exister une Église ouverte, en sortie, accueillante et qui sont soucieux d’écoute et d’accompagnement pour proposer la joie de l’Évangile ? C’est pourquoi nous proposons à tous, le samedi 18 juin, une rencontre diocésaine sur les lieux d’accueil à promouvoir et à animer sur l’ensemble du territoire. Cela s’adresse aux prêtres, aux diacres et aux chrétiens soucieux de participer à cette mission de l’Église. J’espère que nous serons nombreux à participer à cette réflexion diocésaine qui s’inscrit dans la mise en oeuvre des orientations prises dans le cadre de « Cap sur l’avenir ».
+ Jean-Luc Brunin,
évêque du Havre
1. Édito du Havre et Caux, été 2013, « Offrir un accès à l’Évangile »
