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«Pour une Église synodale : communion, participation, mission»

mercredi 27 octobre 2021Diocèse, Expression de l'évêque

Lancement de la consultation du chemin synodal – Message de Mgr Jean-Luc Brunin

Notre diocèse inaugure une nouvelle étape de sa marche synodale. Nous inscrivons notre démarche Synodos dans la démarche de toute l’Eglise que le pape François veut voir entrer dans cette nouvelle manière de vivre ensemble en Eglise et de conduire la mission que le Christ nous confie aujourd’hui. Cette démarche doit nous conduire jusqu’au Synode de 2023.

La synodalité n’est pas une invention du pape François. C’est une intuition liée à la conception de l’identité de l’Eglise promue lors du Concile Vatican II. Nous n’en avons peut-être pas encore tiré toutes les conséquences. Le temps  d’épreuve que nous traversons rend nécessaire de nous interroger sur comment cela a été possible et de réviser la manière dont l’Eglise est gouvernée. En août 2018, le pape François nous alertait sur la part du cléricalisme qui risquait d’entraîner dans des dérives d’emprise et d’abus de tous ordres.  Face à ces dangers, il prônait la démarche synodale où nous avançons ensemble, membres de l’Eglise, dans une égale dignité et une participation plus active de tous.

1. Au Concile Vatican II

Un document de la Commission Théologique Internationale  précisait que « la synodalité se trouve au cœur de l’œuvre de renouveau promue par le Concile » et découle de l’affirmation de l’Eglise comme Peuple de Dieu. Le Concile souligne ainsi la dignité et la mission communes de tous les baptisés, dans la diversité de leurs charismes, de leurs responsabilités et de leurs ministères. Le concept de communion exprime le mystère de la réalité de l’Eglise. Le fondement de la communion étant le baptême qui garantit l’égale dignité de tous les membres de l’Eglise.

Ce qui a fait dire au pape François :

« Regarder le peuple de Dieu signifie rappeler que nous faisons tous notre entrée dans l’Église en tant que laïcs. Le premier sacrement, celui qui scelle pour toujours notre identité et dont nous devrions toujours être fiers, est le baptême. À travers lui et avec l’onction de l’Esprit Saint, (les fidèles) « sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint » (Lumen gentium, n. 10). Notre consécration première et fondamentale prend ses racines dans notre baptême. Personne n’a été baptisé prêtre ni évêque. Ils nous ont baptisés laïcs et c’est le signe indélébile que personne ne pourra jamais effacer. Cela nous fait du bien de nous rappeler que l’Église n’est pas une élite de prêtres, de personnes consacrées, d’évêques, mais que nous formons tous le saint peuple fidèle de Dieu. Oublier cela comporte plusieurs risques et déformations dans notre expérience, à la fois personnelle et communautaire, du ministère que l’Église nous a confié

Le cléricalisme […] annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple… Le cléricalisme, loin de donner une impulsion aux différentes contributions et propositions, éteint peu à peu le feu prophétique dont l’Église tout entière est appelée à rendre témoignage dans le cœur de ses peuples. Le cléricalisme oublie que la visibilité et la sacramentalité de l’Église appartiennent à tout le peuple de Dieu, et pas seulement à quelques élus et personnes éclairées». (Lettre au Cardinal Ouellet, mars 2016)

La prise en compte de l’ecclésiologie de Vatican II conduit à adopter la synodalité comme manière habituelle de participer à la vie ecclésiale. C’est ce que nous avons commencé de découvrir dans notre diocèse avec la démarche synodos qui n’est pas une façon ponctuelle, ni un mode opératoire transitoire, de vivre en Eglise. C’est mettre en œuvre une synodalité durable qui manifeste l’Eglise comme mystère de communion missionnaire où tous les membres du Peuple de Dieu cheminent ensemble, se réunissent en assemblée et prennent une part active dans la vie de leur communauté et dans sa mission évangélisatrice. On parle beaucoup de réviser le mode de gouvernance dans l’Eglise. Tous doivent être impliquées : les évêques et les prêtres, mais aussi tous les baptisés. Le chemin synodal appelle à une authentique conversation pour nous impliquer plus clairement dans la vie et la mission de l’Eglise.

2. Une Église de l'écoute

La Synodalité est une démarche profondément inclusive de l’ensemble des baptisés. Elle repose sur la capacité d’écouter : «Une Église synodale est une Église de l’écoute, avec la conscience qu’écouter  est plus qu’entendre. C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises» (Message du pape François pour le 50ème anniversaire du Synode des évêques, 15 octobre 2015)

 La démarche synodale implique tous les membres de l’Eglise, y compris ceux qui sont plus à distance. Il faut veiller à ne pas limiter l’écoute et la délibération au sein de notre Eglise aux fidèles du noyau dur de la communauté. La synodalité doit se préoccuper de l’intégration de l’ensemble des baptisés, sans jamais renoncer à les écouter et les associer aux décisions.

3. Une Église du peuple

Vivre la synodalité exige de chacun, laïc, consacré, diacre et prêtre, une réelle conversion. Majoritairement, nous vivons encore une Eglise de chrétienté, sans nous rendre compte vraiment du contexte nouveau dans lequel il nous faut porter ensemble l’annonce de l’Evangile du salut. Qui oserait dire que le constat établi par Jean-Baptiste Metz dans les années 70, ne se vérifie plus dans la vie de notre Eglise diocésaine, parmi ses membres ?

« Aux yeux du peuple, l’Église n’est pas autre chose que le bâtiment de pierre. C’est un magasin qui appartient à l’évêque et aux prêtres, où divers besoins peuvent être satisfaits. Dans une telle perspective, la conscience qu’on est membre de cette Église est naturellement quelque chose de tout à fait étranger. Car l’Église est un supermarché où les hommes achètent de la marchandise divine. On achète et on paie le prix exigé…  cette Église  pour le peuple n’est pas Église du peuple, n’est pas encore une Église où le peuple se comprend et se célèbre lui-même comme porteur de la nouvelle histoire de Dieu » (La foi dans l’histoire et dans la société, Le Cerf, Cogitatio fidei, 1977, page 163)

Une Église synodale est une Église où grandit la conscience que le Peuple de Dieu dans toute ses composantes, est rassemblé par Dieu qui l’associe pleinement à la réussite de Son histoire d’Alliance scellée en Jésus avec toute l’humanité. La synodalité doit servir la rencontre et le dialogue entre Dieu et les hommes.

 

Consultation en vue du « Synode sur la synodalité » – Questionnaire :

 

Étapes de la démarche synodale : (Cliquez sur l’image pour agrandir) :

 

Document préparatoire :