Un document de la Commission Théologique Internationale précisait que « la synodalité se trouve au cœur de l’œuvre de renouveau promue par le Concile » et découle de l’affirmation de l’Eglise comme Peuple de Dieu. Le Concile souligne ainsi la dignité et la mission communes de tous les baptisés, dans la diversité de leurs charismes, de leurs responsabilités et de leurs ministères. Le concept de communion exprime le mystère de la réalité de l’Eglise. Le fondement de la communion étant le baptême qui garantit l’égale dignité de tous les membres de l’Eglise.
Ce qui a fait dire au pape François :
« Regarder le peuple de Dieu signifie rappeler que nous faisons tous notre entrée dans l’Église en tant que laïcs. Le premier sacrement, celui qui scelle pour toujours notre identité et dont nous devrions toujours être fiers, est le baptême. À travers lui et avec l’onction de l’Esprit Saint, (les fidèles) « sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint » (Lumen gentium, n. 10). Notre consécration première et fondamentale prend ses racines dans notre baptême. Personne n’a été baptisé prêtre ni évêque. Ils nous ont baptisés laïcs et c’est le signe indélébile que personne ne pourra jamais effacer. Cela nous fait du bien de nous rappeler que l’Église n’est pas une élite de prêtres, de personnes consacrées, d’évêques, mais que nous formons tous le saint peuple fidèle de Dieu. Oublier cela comporte plusieurs risques et déformations dans notre expérience, à la fois personnelle et communautaire, du ministère que l’Église nous a confié
Le cléricalisme […] annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple… Le cléricalisme, loin de donner une impulsion aux différentes contributions et propositions, éteint peu à peu le feu prophétique dont l’Église tout entière est appelée à rendre témoignage dans le cœur de ses peuples. Le cléricalisme oublie que la visibilité et la sacramentalité de l’Église appartiennent à tout le peuple de Dieu, et pas seulement à quelques élus et personnes éclairées». (Lettre au Cardinal Ouellet, mars 2016)
La prise en compte de l’ecclésiologie de Vatican II conduit à adopter la synodalité comme manière habituelle de participer à la vie ecclésiale. C’est ce que nous avons commencé de découvrir dans notre diocèse avec la démarche synodos qui n’est pas une façon ponctuelle, ni un mode opératoire transitoire, de vivre en Eglise. C’est mettre en œuvre une synodalité durable qui manifeste l’Eglise comme mystère de communion missionnaire où tous les membres du Peuple de Dieu cheminent ensemble, se réunissent en assemblée et prennent une part active dans la vie de leur communauté et dans sa mission évangélisatrice. On parle beaucoup de réviser le mode de gouvernance dans l’Eglise. Tous doivent être impliquées : les évêques et les prêtres, mais aussi tous les baptisés. Le chemin synodal appelle à une authentique conversation pour nous impliquer plus clairement dans la vie et la mission de l’Eglise.