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Pentecôte Infos n°128

lundi 1 février 2016

Lire le journal paroissial


Pour un Carême de Miséricorde !

Chers amis,

Pere Bruno GolfierCette année, le Carême revêt une dimension particulière avec le Jubilé de la Miséricorde. Dans la lettre qu’il a écrite pour annoncer le Jubilé, Misericordiae Vultus (le Visage de la Miséricorde), le Pape François rappelle : La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme pour qu’il ouvre son coeur à l’espérance d’être aimé pour toujours, malgré les limites de notre péché […] la miséricorde sera toujours plus grande que le péché, et nul ne peut imposer une limite à l’amour de Dieu qui pardonne (§2). Un peu plus loin, le Pape nous redit : Dieu révèle son amour comme celui d’un père ou d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour viscéral. Il vient du coeur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon (§ 6). Et le Pape d’ajouter que Jésus révèle la miséricorde du Père. Aussi le pardon des offenses devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux, et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire (§ 9). Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec l’espérance (§ 10). De même, dans sa lettre pastorale à l’occasion de l’Année de la Miséricorde, notre évêque, Mgr Jean-Luc BRUNIN nous rappelle : La Miséricorde que nous sommes appelés à recevoir à frais nouveaux en cette Année Jubilaire est à mettre en oeuvre pour les autres. Nous ne pourrions pas vivre vraiment cette Année de la Miséricorde si nous ne cherchions pas à nous engager plus avant dans un service de la charité auprès de nos frères et soeurs, notamment les plus fragiles et les plus souffrants. C’est ce que le catéchisme de l’Eglise appelle les oeuvres de miséricorde qu’il définit ainsi au n° 2447 : Les oeuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles. Instruire, conseiller, consoler, conforter, sont des oeuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les oeuvres de miséricorde corporelle consiste notamment à nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts. Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plait à Dieu.

Le Sacrement de Réconciliation

Le Carême est un temps de conversion, conversion personnelle et communautaire. Le rite des cendres nous le rappelle le premier jour du Carême (le mercredi des Cendres) et la Parole de Dieu de la liturgie de ce jour de fait pressante : Revenez vers moi de tout votre coeur, dit le Seigneur par la bouche du prophète Joël. Et si ce Carême, au coeur de l’année de la Miséricorde, était l’occasion d’accueillir ce merveilleux cadeau qu’est le pardon de Dieu, manifesté et signifié dans le sacrement, et de renouer avec le sacrement de réconciliation et de pénitence ? Reconnaitre que nous sommes pécheurs, c’est refuser de se complaire dans nos faiblesses et nos fautes, c’est ouvrir au pardon de Dieu, c’est toujours essayer d’ajuster sa vie à l’idéal de l’Evangile. Dans cette optique, nous vous proposons plusieurs moments où les prêtres seront disponibles pour vous accueillir, vous écouter, échanger et donner ce sacrement *. Pour nous préparer nous vivrons ce temps un Dimanche Autrement avec la Paroisse St Etienne des Hautes Terres. Ce sera dimanche 13 mars à l’église Ste Jeanne d’Arc à 9H30. Nous pourrons partager ensemble sur une Parabole de l’Evangile, la parabole du Fils prodigue.

Vivre un Carême de solidarité et de partage

L’actualité nous rappelle l’urgence de ces oeuvres de Miséricorde. Pour ce Carême, notre attention s’est arrêtée sur deux aspects de cette actualité : D’une part, depuis plusieurs années, nous nous émouvons à juste titre du sort réservé à nos frères chrétiens d’Orient. Présents dans les pays du Proche et du Moyen Orient depuis les origines du christianisme, ils sont victimes aujourd’hui de l’instabilité géopolitique de leurs pays, et n’ont souvent d’autres alternatives que celles de la mort ou de l’exil. Il est de notre devoir de leur apporter concrètement notre soutien. D’autre part, à l’automne dernier, le sort des migrants venus des pays en guerre, particulièrement de Syrie a suscité une vague d’émotion. Le Pape François a interpellé les catholiques et a exhorté chaque paroisse du contient à prendre en charge une famille de migrants. Mais, il faut le reconnaitre, l’émotion est retombée, et d’autres événements tragiques sont venus se télescoper avec cette actualité. Pourtant, même si la France a accueilli très peu de Syriens, l’urgence demeure avec des migrants venus d’autres coins du monde. Dans nos quartiers, la présence d’un foyer d’accueil de primo-arrivants (rue Maurice Genevoix, dans le quartier de Bléville) nous le rappelle. Nous ne pouvons pas déserter ces sollicitations. Aussi, trois chemins de partage vous sont proposés pour ce Carême 2016 :

  • Un soutien financier ponctuel en faveur des étudiants chrétiens d’Iraq : Nous nous associons la campagne de l’Eglise de France relayée par l’Oeuvre d’Orient : aider des jeunes chrétiens à se former dans leur pays, les encourageant à s’investir dans la reconstruction de leur pays. Le 9 mars prochain, à 19H00 au Sacré Coeur, nous nous retrouverons, pour une soirée partage, autour d’un repas frugal, et à la découverte des chrétiens d’Orient. Nous accueillerons un jeune syrien chrétien d’Alep, étudiant au Havre.
  • Un engagement financier à soutenir « collectivement » et dans la durée une famille de réfugiés (couple azéri-arménien avec 2 enfants en très bas âge), qui sans une aide financière, se trouve condamné à vivre dans la rue. Nous prendrions ensemble en charge leur loyer.
  • Un engagement dans la durée auprès de primo-arrivants, soit en rejoignant l’équipe de paroissiens qui visitent régulièrement les familles du foyer de la rue Maurice Genevoix et y animent des temps de prière (cette équipe est en lien avec la pastorale diocésaine des migrants), soit en s’engageant dans une association d’alphabétisation, telle l’AREC, sur Mont-Gaillard.

A tous, bon Carême !

P. Bruno GOLFIER Votre curé