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Voyage autour du monde de notre curé Père Didier Roquigny

dimanche 7 octobre 2018Non classé

C’est avec joie que notre curé, Père Didier Roquigny s’est vu accorder sa demande de congé sabbatique de 3 mois, juin, juillet et août 2018, de Monseigneur Jean-Luc Brunin, notre évêque. Il nous a raconté ses 3 mois de voyage le vendredi 5 octobre à la salle Lemaire à Gonneville , ou une assistance nombreuse était venue l’entendre.

Il est donc parti le 1er juin tout d’abord retrouver de la famille dans les Cyclades, à Naxos et Delos, au large de la Grèce, pour que le vent emporte ses soucis et allège son esprit préoccupé par sa charge paroissiale et diocésaine.

Au gré du vent et de la voile, il a ainsi en une semaine, non seulement renoué le contact familial mais retrouvé un cœur plus léger, ouvert aux rencontres, à l’aventure.

Et le voilà ensuite parti pour un mois, 15 jours après le début du ramadan, pour Jésuralem en Israël ou il a été hébergé dans une école biblique archéologique française, tenue par des dominicains. L’École biblique et archéologique française (EBAF), située à Jérusalem, fondée et dirigée par l’ordre dominicain, est un établissement français d’enseignement supérieur et de recherche, spécialisé dans l’archéologie et l’exégèse biblique. L’École fut fondée en 1890 sous le nom d’École pratique d’études bibliques par Marie-Joseph Lagrange, membre de l’ordre des Prêcheurs. En 1920, elle prit son nom actuel, à la suite de sa reconnaissance comme École archéologique nationale française par l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Le lieu où se trouve l’Ebaf se situe près d’une église du Ve siècle où furent transférées les reliques du protomartyr Étienne en 439, la Fondation d’Eudocie et devint le principal lieu de culte du martyr à l’époque byzantine à Jérusalem. Depuis sa création, l’École mène, de front et de manière complémentaire, des recherches archéologiques en Israël et dans les territoires et pays adjacents, et l’exégèse des textes bibliques. Elle s’est distinguée dans les disciplines de l’épigraphie, de la linguistique sémitique, de l’assyriologie, de l’égyptologie, mais aussi en histoire ancienne, en géographie ou en ethnographie. Elle est habilitée à conférer le diplôme canonique (doctorat) en Écriture sainte. Elle publie la Revue biblique, divers travaux spécialisés dans ses domaines d’excellence, ainsi que des ouvrages adressés à un public plus large, dont une traduction française de la Bible, connue sous le nom de Bible de Jérusalem (1956, 1973, 1998), qui allie qualité littéraire des traductions et rigueur critique. L’école et son fondateur furent longtemps suspects aux yeux des autorités vaticanes, alors que l’Église catholique était en pleine crise moderniste et le père Lagrange (avec d’autres chercheurs contribuant au renouveau des études bibliques) était suspecté de modernisme[1]. Marie-Joseph Lagrange accepte, des décennies durant, de ne pas publier ses travaux et ceux de son équipe. L’école dut aussi être fermée un moment, et l’opposition de l’époque entre les dominicains et les jésuites se traduisit par la création de l’Institut biblique pontifical de Rome créé par le pape et confié aux jésuites en 1909, dans le but de concurrencer l’école de Jérusalem[2]. Les rapports se sont depuis apaisés, notamment depuis l’encyclique Divino Afflante Spiritu de 1943. Aujourd’hui, l’École biblique travaille sur un nouveau programme de recherche nommé La Bible en ses Traditions (Bible in its Traditions) qui propose, à partir d’une interface en ligne présentée sous forme de rouleau, de pouvoir naviguer à travers les traductions traditionnelles des diverses versions de la Bible (hébraïque, grecque, latine, etc.)[3]. La Bible en ses Traditions permettra d’explorer l’influence du texte dans la culture au fil des siècles (histoire, arts, etc.)[4][5].

Les chercheurs du monde entier y viennent pour travailler et elle publie dans le monde entier des livres très spécialisés.

Au niveau géopolitique, Jérusalem est un carrefour de religions. Les mosquées sont très nombreuses et tous vivent ici, musulmans, chrétiens ou autres, pendant le ramadan, au rythme des appels très sonores, du mufti.
La création de l’état israélien, en 1948, sur la terre palestinienne, a eu pour conséquence de nombreux conflits. La création d’Israël a provoqué de nombreux départs de palestiniens vers le Liban, la Jordanie. Il existe une espérance de retour vers la Palestine entretenue et transmise de générations en générations. Les politiques américains et israéliens cristallisent des relations complexes et génèrent beaucoup de tension dans le monde oriental. Les juifs orthodoxes sont omni présents à Jérusalem. Les relations entre communautés sont plus intenses. Cependant, à Jérusalem, il n’y a pas de conflit visible mais chacun sait que les 3 religions monothéistes attachent autant d’importance à Jérusalem. L’esplanade des mosquées et le Dême du Rocher sont des lieux saints et la Palestine est aussi un lieu de pèlerinage pour les musulmans.

Pas d’affrontement donc sur ces lieux saints mais au contraire, une ambiance familiale pour les gens qui convergent vers la vieille ville, pour passer la nuit sur l’esplanade des mosquées et au son des chants des muftis.

Les citoyens d’origine française sont en nombre et affluent depuis 10 ans en Israël, ils y sont poussés par les aides économiques apportées pour l’implantation. Israël craint en effet l’afflux de population palestinienne qui submergerait son territoire et beaucoup d’entre eux deviennent des radicaux orthodoxes.

C’est ici que Père Didier a rencontré un photographe renommé qui réalisait un reportage sur Gaza au travers de la vie de deux jeunes habitants de Gaza. Il souhaitait casser les clichés véhiculés sur les jeunes de Gaza, qui ne sont ni des guerriers ni des cloportes. La réalité est bien différente, leur vie est très digne d’autant qu’ils vivent dans la promiscuité, 2 millions d’habitants sur une toute petite superficie puisque la bande de Gaza est de 45 km². Gaza est sous le contrôle du Hamas qui instrumentalise la population avec la loi du retour, créant un rapport de force et des tensions qui aboutissent à des actes meurtriers utilisés médiatiquement contre les USA et Israël. Ce photographe dérangeait et il n’a pas été autorisé à retourner à Gaza.

Père Didier a célébré une messe le jour de l’anniversaire de son ordination, sur le tombeau du Christ. Ce fut un moment très chargé en émotion et en symboles. La liturgie de la parole est faite à l’extérieur du tombeau, il faut se baisser et sortir pour l’élévation, c’est un effet inattendu.

Ensuite les pas de Père Didier l’ont conduit dans plusieurs endroits de la Galilée, rejoignant un groupe d’étudiants de Boston partant pour la fondation biblique avec leur illustre professeur, pour une semaine au bord du lac de Tibériade. Il a alors visité le site de Megiddo, occupé depuis près de 10000 ans, il sert de repère pour identifier et dater les couches des autres sites archéologiques de la région. La cité de Megiddo se situait à un endroit stratégique car elle dominait les principales routes commerciales et militaires reliant l’Assyrie, Byblos, l’Égypte et l’Arabie. La voie entre l’Égypte et l’Assyrie est nommée dans la Bible « Route de la mer », Derekh HaYam qui deviendra une artère importante de l’Empire romain, la Via Maris, la vallée de Jezreel. Sur ce promontoire, différents cultes divers, des divinités multiples ont été célébrés. On a retrouvé des statuettes exposées ensuite au musée du livre, monument en coupole à Jérusalem à Israël qui abrite aussi les rouleaux de Qumran, qui sont des bibles très anciennes.

Le musée d’art et d’histoire comporte un secteur archéologique, qui reprend la succession de l’histoire des religions sur 5000 ans. Le Deutéronome qui clôture le Pentateuque sur 34 chapitres dit « tu n’adoreras qu’un seul dieu, ton dieu » qui interdit donc les cultes païens, et les mariages avec des païens. Le Dieu Baal est représenté en taureau. Megiddo est donc un site intéressant et Israël est un territoire bien mélangé.

La route de Père Didier s’est ensuite dirigée vers la mer Méditerranée, vers le mont Thabor sur la route d’Haïfa. Le mont Thabor, ou mont Tabor est une montagne isolée de 588 mètres d’altitude située au cœur de la Galilée, en Israël. C’est une vue paisible qu’on a à son sommet. On peut contempler la ville Césarée Philippe et la ville nouvelle de Haïfa sur le mont Carmel qui domine la mer. Le Monastère Stella Maris ou Monastère de Notre-Dame du Mont Carmel pour moines à Haïfa est un couvent de Carmes reconstruit au XIXe siècle, et installé sur les pentes du Mont Carmel en Israël. Ce couvent de moines carmes, à ne pas confondre avec le couvent de Carmélites situé à 1,5 km, est l’héritier de l’installation historique des premiers ermites du Mont Carmel, fondateurs de l’ordre au XIIe siècle. Ces premiers ermites installés à l’occasion des Croisades quittent le site au XIIIe siècle à la suite de la reconquête musulmane et le premier monastère est abandonné. Au XVIIe siècle des pères Carmes viennent reconstruire un monastère à quelques kilomètres de leur installation antérieure, sur le bord du plateau surplombant la ville d’Haïfa. Après un siècle de présence, ils sont à nouveau chassés du monastère par les autorités ottomanes. De retour 30 ans plus tard, ils reconstruisent un nouveau monastère détruit une nouvelle fois en 1821.

Appuyés par le roi de France, les carmes reviennent et reconstruisent le monastère et l’église à partir de 1827. L’église est dédicacée en 1836, le monastère entre en fonctionnement en 1846. Les moines ajoutent le phare Stella Maris à leurs constructions. C’est ce phare qui donne aujourd’hui le nom à l’ensemble des constructions.

L’église du monastère est construite au-dessus d’une grotte appelée grotte d’Élie. D’autres grottes sont situées à proximité, dont la plus sacrée et vénérée par les juifs, les chrétiens et les musulmans : la grotte Saint-Élie ou L’école des prophètes, située en contrebas du monastère, à l’extérieur de son enceinte, et transformée actuellement en synagogue.

Ce monastère est le point spirituel central pour tout l’Ordre du Carmel. L’église et les grottes sont visitées par des pèlerins des différentes religions qui viennent visiter et prier sur les lieux où a vécu le prophète Élie

Entre les 2 communautés, il a rencontré 4 carmélites dont l’une très agée a une connaissance de l’histoire locale très pointue. Une des carmélites accompagne les malades à l’hôpital de Haïfa. Les locaux permettraient d’accueillir une quarantaine de personnes. Lieu donc très intéressant pour accueillir des pèlerins. Père Didier a beaucoup marché tout en revisitant ses psaumes, ceux qui lui inspiraient l’eau, le rocher. Père Didier précise toutefois qu’il y fait très chaud et que de nombreuses espèces d’insectes volant rampant, relativement dangereuses y vivent.

Les routes sont très contrôlées, il y a de nombreux « check point » comme celui bien connu de Ramallah. Père Didier nous rapporte les propos de vieux pères de Palestine qui, s’appuyant sur la bible, nous expliquent qu’à chaque fois que Israël a tenté d’écraser un peuple, Israël a été écrasé. Cette situation tendue fait craindre une catastrophe .

Fin du voyage en Israël à Tel Aviv, et ici toute autre ambiance. Ville balnéaire, festive avec boîtes de nuit à gogo. Mais aussi ville musée, ville culturelle qui respire qui fusionne avec Jaffa. On pourrait la comparer à la ville de Barcelone.

2ème partie du voyage avec le vol pour Moscou pour attraper la nuit suivant le transsibérien pour Valdivostok, 9888 km avec la traversée de la Mongolie en 8 jours. Dans le train, nous explique le Père Didier, on perd ses repères, le paysage, toujours le même, défile. Ce sont des km et des km de forêts, de pins, de boulots. Il a discuté avec ses compagnons de compartiment de train et il a lu les livres que des amis lui ont offerts en lui disant que ces livres sont ceux qu’ils aimeraient qu’il lise. « Funérailles célestes » qui est un voyage culturel, « le 4ème mur », « Guerre et Paix » de Léon Tolstoï, « le liseur ». le train est passé à Irkutsk, sur le lac Baïkal qu’il contourne par le sud. Après le train passe dans la partie asiatique de la Russie.

La Russie est peuplée de un peu plus de 140 millions d’habitants alors que sur 17,1 millions de km² sur plus de 10000 km de long. Les Russes sont très dignes, ils ont une philosophie de la vie. Ils pensent que Poutine est le dernier tsar de l’ère soviétique. La Russie est très en retard notamment sur les équipements, le budget favorise l’armée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Chine est devenue le grand atelier du monde. Les chinois, on les croise partout maintenant et en nombre.

Puis envol pour Las Vegas aux USA, à cause du prix modique sur cette ligne. Mais les jeux de hazard sont interdits aux prêtres. Père Didier est resté 1 mois aux USA ou il a retrouvé des amis de 30 ans. Naturellement, après les retrouvailles, on parle un peu politique bien que les gens, même au sein des familles sont divisés. C’est souvent un sujet de tension, c’est devenu clivant.

Les politiques comme Trump sont assez malins pour vendre des mirages à des gens américains malheureux à qui ils font croire qu’ils vont refaire le tissu industriel américain.

Après Las Vegas, Boston ou Père Didier a fait ses études de jésuite.

Le Boston Theological Institute (BTI), fondé en 1967, est un consortium de plusieurs universités, séminaires et écoles de théologie de la région de Boston aux États-Unis, désireuses de mettre en commun certaines de leurs ressources[

 

Puis vol vers Paris et enfin retour à Etretat.

 

Que lui a apporté cette pause de 3 mois, ce congé sabbathique ?

Des rencontres providentielles, comme Alexander, cette postière, les contacts avec les gens.

C’est une aventure spirituelle, une invite à lâcher prise dans le déroulement des évènements qui arrivent.

Ce sont ces amis retrouvés après 30 ans.

Ces gens rencontrés qui ont tous donné quelque chose d’eux –mêmes quand les rapports humains sont plus difficiles du fait de la situation politique.

Définition de la foi, le chrétien c’est celui qui se livre sans réserve à la totalité de la vie. On ne se complait pas dans le drame.

Jésus est allé dans sa passion d’une façon obéissante, vers sa fin.

Et puis ce n’est pas une époque facile pour un prêtre, il a été éprouvé dans son ministère.

Il n’est ni plus fort ni plus malin que les autres. Les prêtres sont de moins en moins nombreux. Ils portent beaucoup de responsabilités. Cela les met en danger.

Père Didier dit qu’il en avait besoin, c’était enrichissant, il était fatigué.

Il avait besoin d’arrêter pour respirer un peu et son évêque a eu l’intelligence de lui accorder ce congé.

Ce que Père Didier a obtenu, il faut que d’autres l’obtiennent, que ce soit institutionnalisé.

Le métier de prêtre doit être vécu de façon viable, humaine et épanouissante

Il faut aider les prêtres  à se ressourcer, se régénérer en profondeur.

Les gens ont besoin, recherchent des paroles nourrissantes.

Finalement, il est heureux d’être rentré, il y a eu beaucoup d’événements depuis le 5 octobre dans la paroisse.

 

Merci à Père Didier d’être revenu parmi nous, alors que ce beau périple aurait pu lui donner envie de continuer son chemin.

 

 

Lydia D.

 

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