« Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide … elle entre au-delà du rideau dans le Sanctuaire » (Hébreux 6, 19). La phrase de la lettre aux Hébreux jette un éclairage singulier sur le thème retenu pour la célébration du 50ème anniversaire de la création de notre diocèse au Havre et dans le pays de Caux. Dans la tradition chrétienne la plus ancienne, l’ancre fut pour les chrétiens, le symbole de l’espérance, comme le cœur fut celui de la foi. Ces deux symboles, nous les retrouvons avec l’ancre apportée jusqu’ici par divers groupes de chrétiens et qui est dressée au milieu de nous pour cette célébration.
Lorsqu’un navire est aux prises avec la tempête, l’équipage jette l’ancre, et tandis que la chaîne se déroule, les marins attendent anxieusement pour voir si l’ancre s’accrochera solidement dans les fonds. Tel est le rôle de l’espérance dans la vie chrétienne.
L’espérance que nous célébrons en ce 50ème anniversaire n’est pas le simple espoir secrété par l’homme pour envisager son avenir et en déterminer le chemin d’accès… Elle n’est pas affaire de tempérament ni liée aux circonstances positives de l’existence … L’espérance vient de plus loin que nous ! Elle est sûre car elle reçoit confirmation, non dans de vagues promesses, mais elle s’ancre dans la victoire du Christ qui en devient le garant lorsqu’il entre en précurseur dans le sanctuaire même auprès de Son Père. De là, il dirige nos pensées et nos pratiques vers un a-venir qui n’est pas encore pleinement manifesté. Il éclaire ainsi notre regard de croyants, toujours tentés par la nostalgie du passé ou le désir tenace de revenir en arrière. L’espérance oriente et stimule notre marche vers l’avenir promis et accompli pleinement en Christ.
Tel est le rôle de l’espérance dans notre vie chrétienne. L’ancre est jetée dans des espaces invisibles à l’œil nu, mais la chaîne nous relie, par-delà le voile, au Sanctuaire céleste, lieu de la présence du Père où Jésus nous précède et où Il attend que nous le rejoignions sous la mouvance de l’Esprit Saint qu’Il nous envoie. Oui, frères et sœurs, notre espérance s’attache au Christ par la foi. Elle n’est pas ancrée sur le sable mouvant de nos espoirs humains, ni sur le sol instable de nos réussites humaines, mais elle est attachée au roc solide qu’est le Christ.
L‘espérance est aussi active … nous formons un Peuple en marche et responsable … Tout ce qui a permis, depuis 50 ans, de donner forme à une vie d’Eglise locale dans l’agglomération du Havre et du Pays de Caux, nous le devons à une foule d’acteurs de la vie ecclésiale. Au 40ème anniversaire, nous affirmions que nous étions les « héritiers de l’avenir ». C’était l’occasion de nous mobiliser pour continuer le chemin, en assumant le meilleur de ce qui constituait la vie de notre Eglise. Pour ce 50ème anniversaire, en proclamant que nous sommes « ancrés dans l’espérance », nous attestons de notre disponibilité pour nous laisser conduire vers l’avenir au souffle de l’Esprit Saint. Cela réclame que nous soyons dociles à ce qu’Il nous inspire au cœur de la démarche synodale dans laquelle, à tous les niveaux de notre vie en Eglise, nous sommes engagés. La réception à la fin de cette célébration, des projets pastoraux travaillés dans toutes les communautés paroissiales, les mouvements et les services diocésains pour vivre un « renouveau missionnaire » comme le pape François nous y invite, manifeste bien que nous n’avançons pas en nous orientant au doigt mouillé, ni au gré de nos humeurs ou de nos habitudes. Mais nous progressons ensemble sur les chemins d’avenir que l’Esprit Saint nous désigne. C’est bien Lui qui est à la source de notre créativité missionnaire et de nos audaces pastorales pour faire vivre des communautés vivantes, soucieuses de devenir non seulement des signes d’Evangile, mais des espaces où le Règne de Dieu affleure et devient invitation pour tous à la conversion. Je pense, parmi tant de réalités pastorales où vous êtes impliqués, aux dynamismes de la Pastorale des jeunes, aux groupes d’accompagnement des catéchumènes dont le nombre continue de croître comme en bon nombre de diocèses en France. Je veux évoquer aussi l’expérience des « maisons d’Eglise » ou encore les propositions de formation, essentielles à la poursuite de l’aventure ecclésiale : l’Ecole des disciples missionnaires, la formation Initialis dans les Unités Pastorales, la formation à l’accompagnement du deuil, aux groupes qui font vivre la solidarité et la charté du Christ pour les plus pauvres, et tant d’autres initiatives … Oui, nous sommes ancrés dans l’espérance, mais nous ne restons pas inactifs. Aidés par les réflexions et la conduite du Conseil Diocésain du Peuple de Dieu, nous avançons pour mettre notre Eglise en état de porter l’annonce de l’Evangile sur des terrains nouveaux et répondre à ce que le Christ demandait à ses disciples au moment de retourner vers le Père : « partout, faites des disciples ! »
S’il est un point sur lequel les chrétiens sont attendus aujourd’hui, c’est bien qu’ils s’attachent à éveiller et nourrir l’espérance de leurs contemporains. Pour cela, le témoignage de leur attachement au Christ, fondement assuré de toute espérance humaine, demeure essentiel. Il nous faut devenir de plus en plus des communautés de l’espérance ! L’urgence pour l’Eglise et les chrétiens, n’est pas d’abord de convertir les autres. D’ailleurs cela appartient à Dieu seul. Mais nous sommes appelés à évangéliser, c’est-à-dire annoncer aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui qu’il existe une espérance qui les concerne, qu’il est légitime de la chercher et raisonnable de le vouloir. Tant de voix dans notre société nous prêchent la résignation ou le désespoir que c’est un réel défi de garder le cap de l’espérance sans jamais lâcher la main de Jésus.
Quand nous regardons les 50 ans de la vie de notre diocèse, nous pouvons repérer les efforts consentis pour témoigner de l’espérance auprès tous. Nous rendons grâce au Seigneur pour toutes celles et tous ceux, disciples du Christ, baptisés, consacrés, ordonnés, qui ont eu à cœur de faire vivre une Eglise ouverte, soucieuse d’inscrire la découverte et l’accueil de l’Evangile dans les réalités de la vie quotidienne. Avec Mgr Saudreau et Mgr Guyard, l’Eglise au Havre a permis aux habitants de ce territoire de conjuguer leurs solidarités humaines avec l’appartenance au Christ et à l’Eglise. Cette double fidélité a été et demeure une ligne forte de la pastorale de notre diocèse depuis 50 ans.
Dans cette célébration, en rendant grâce au Seigneur pour le chemin parcouru, demandons Lui de soutenir notre marche vers le futur de notre foi et de la mission de notre Église.
Eglise de Dieu au Havre, aie confiance, sois assurée de ton avenir ancré dans l’espérance en Christ !
Et demandons à la Vierge Marie, l’Immaculée Conception, patronne de notre diocèse, de poursuivre le chemin avec nous et de nous accompagner de Sa tendresse maternelle.
+ Jean-Luc BRUNIN, évêque du Havre
Mot d’accueil de Mr le Maire et de Mr le Sous-Préfet
Bonsoir et bienvenue à tous ceux et toutes celles qui nous rejoignent ce soir pour ce spectacle « son et lumière » qui va être projeté sur l’église saint Joseph.
La première exhortation que le pape François a adressé aux catholiques au début de son pontificat, s’intitulait « la Joie d l’Évangile ». Il s’étonnait de constater que ceux qui avaient reçu le message du Christ pour en vivre, avaient parfois des visages tristes, mornes et renfrognés. Et il les invitait à témoigner de l’Évangile en sachant partager leur joie avec tous.
C’est ce qui nous a conduit à vouloir sortir de l’église où nous avons prié et remercié le Seigneur pour les 50 années de notre diocèse. La joie de cet anniversaire, nous avons voulu la partager avec nos concitoyens, croyants d’autres confessions, ou non croyants. Nous voulions terminer la célébration des 50 ans en vous invitant à découvrir un peu plus ce qui nous anime.
Nous avons trouvé en Mr François MELCHIORI, artiste spécialiste, expert des reconstitutions historiques, une personne à l’écoute. Il a compris ce que nous souhaitions et a réalisé une œuvre d’Harmonie de faisceaux de couleurs en musique ! Qu’il soit remercié avec son équipe pour cette collaboration qui a permis à la communauté catholique de témoigner de sa joie auprès de tous.
Avant de nous laisser enchanter par ce spectacle je tiens à remercier Monsieur le Maire pour sa présence. Avec Monsieur le Sous-Préfet, vous rappelez à nous, catholiques, que nous vivons bien insérés dans la société civile, que l’histoire de notre diocèse est inscrite dans l’histoire de la Ville du Havre et de cet arrondissement dont Monsieur le Sous-Préfet a la charge pour l’Etat. Nous voulons attester de notre désir d’assumer pleinement notre citoyenneté dans le cadre d’une laïcité apaisée et collaborative. Votre présence, ce soir, Monsieur le Maire et Monsieur le Sous-Préfet, en témoigne.
Je suis heureux maintenant de vous laisser la parole, Monsieur le Maire. Merci !