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Appel à vivre en Fraternité !

lundi 13 mars 2023Communauté
Appel à toutes les communautés, mouvements et paroisses à vivre en Fraternité

Il y a dix ans le rassemblement DIACONIA 2013 se terminait par un message fort : Osons la Fraternité : « Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager. »

A l’occasion de la récollection et de la formation des Veilleurs de Fraternité, notre Évêque a défini la diaconie dans la mission de l’Église comme une boussole indiquant le Cap sur la Fraternité et la diaconie comme étant au cœur de la mission de l’Église.

Mais qu’est-ce que la Diaconie ? Quel est son rôle ?

Pour faire simple, la Diaconie est le service de la Fraternité. Dans notre diocèse, la diaconie diocésaine se veut carrefour, un trait d’union entre les services de la Fraternité dans lesquels les chrétiens sont engagés avec nos frères en situation de fragilité, ceci à tous les niveaux : communautés, associations, mouvements, paroisses, société civile.

Pourquoi ce message, Cap sur la Fraternité ?

A la suite de cette journée et pour inciter tous les chrétiens à s’engager au service de la Fraternité, il nous a semblé indispensable de remplir notre rôle de boussole pour notre Église pour qu’elle ne perde pas le cap dans sa mission voulue par le pape François : « Pour cette raison, je désire une Église pauvre au service des pauvres. Il est nécessaire que nous nous laissions évangéliser par eux, nous devons les mettre au centre du cheminement de l’Église. »

Cap sur la fraternité

Une communauté qui a la chance d’écrire son histoire avec des personnes pauvres porte alors la Bonne Nouvelle dans sa chair, non pas comme un message qu’on pourrait se contenter de dire par des mots mais comme un témoignage qui se traduit dans ses attitudes, ses manières de vivre les relations et de témoigner. Pour garder le Cap sur la Fraternité, nous vous proposons quelques pistes.

Dans sa première lettre aux Corinthiens, saint Paul clôt le chapitre 13 par : « ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité ». La Diaconie, c’est précisément le service de la charité, le service du frère et de la fraternité. C’est le cœur même de la mission évangélisatrice de l’Église. Pour une Église qui se veut missionnaire, ce service doit être comme une boussole. C’est ce qui nous est dit dans le chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu. Les plus petits dont il est question sont les pauvres et les personnes fragiles.

Le Christ nous parle et nous transforme dans la relation avec les pauvres

Se mettre au service des pauvres et des personnes fragiles, c’est accepter de se laisser bousculer. Celui qui cherche un abri, celui qui ne veut pas déranger, celui qui a honte de recevoir ou peur de déranger, ils ont tous quelque chose à nous dire et leurs misères sont révélatrices des désordres de nos sociétés et des inégalités profondes qui marquent le monde dans lequel nous vivons.

Ils nous aident aussi à prendre conscience de nos propres fragilités et contradictions ; ce que nous aimerions faire et ne faisons pas. Ils sont nos frères et sœurs en humanité et nous sommes tous fils et filles d’un même Père. Ils nous apprennent l’humilité et la gratuité.

Se mettre au service des pauvres, c’est accepter de sortir de soi-même, d’apprendre la patience et la persévérance, d’apprendre à faire face à la fatigue. C’est aussi apprendre à travailler en équipe ; personne ne sauvera le monde à lui tout seul !

C’est laisser la première place à l’autre. C’est apprendre à découvrir peu à peu le visage de Dieu dans celui qui nous bouscule. C’est découvrir que Dieu est là, présent et qu’Il nous aime tous du même amour. Jésus nous le dit : le Royaume est proche.

L’enjeu pour nos communautés

Il y a là un enjeu primordial pour nos communautés, celui de découvrir ou de retrouver le goût du service de la Fraternité comme au temps de l’Église primitive. Cela suppose l’implication de tous : évêque, clercs, laïcs. N’ayons pas peur, chacun possède le don d’aimer. Il s’agit d’être ouverts et attentifs à l’autre, celui qui nous apparaît différent, étranger.

Nous pouvons nous appuyer sur l’enseignement social de l’Église et ses dernières lettres encycliques (Caritas in Veritate, Fratelli Tutti…) Nous avons quelques outils comme la relecture en équipe qui permet de recentrer nos actions, de se réajuster à la Parole, en vérifiant la fidélité de nos engagements. Sur le comment faire, nous pouvons être imaginatifs !

Veiller à la fraternité au sein de nos communautés

Nous pourrons ainsi entrer dans l’attitude des veilleurs de Fraternité : apprendre à porter son regard sur celui ou celle que personne ne regarde, porter un regard d’amour. Donner la parole à ceux que l’on n’écoute pas. Aider le faible ou celui qui est tombé à se remettre debout, à retrouver sa dignité.

Chaque communauté pourrait, à cette fin, susciter en son sein un (ou deux) veilleur de Fraternité dont le rôle est d’être particulièrement attentif à ce que le service de la Fraternité reste bien au cœur des soucis et des pratiques de la communauté, d’être l’aiguille de la boussole.

Alors, les mains pleines de ce qui aura été vécu et partagé, nous pourrons célébrer en portant les visages de celles et ceux que nous aurons rencontrés. Nous pourrons développer une nouvelle forme de liturgie, conviviale, riche de la vie partagée, heureuse d’associer des hommes et des femmes relevés. Nous pourrons célébrer le Dieu vivant qui appelle à la Vie.

En conclusion

Il est temps que l’engagement pour les initiatives de fraternité se poursuive dans notre Église. Nous vous appelons tous, baptisés, hommes et femmes de bonne volonté qui vous retrouvez dans les valeurs de l’Évangile, à vous mettre en route, ensemble, pour construire une société juste et fraternelle. Une société où l’attention aux pauvres guide toutes nos actions.

Diaconie diocésaine, janvier 2023