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Consécration de l’église Saint Joseph

mercredi 3 mai 2017Expression de l'évêque
Mot d’accueil de Mgr Jean-Luc Brunin

Cet édifice dans lequel nous sommes rassemblés ce matin, a été érigé dans un espace urbain qu’il a fallu reconstruire après le bombardement de la ville du Havre en 1944. Ce bâtiment a pris place sur l’espace d’une petite église située dans un quartier ouvrier du Havre. Le patronage de cette église caractérisait, dans la tradition de l’époque, la spiritualité du travail dont saint Joseph était la figure emblématique. Le travail comme lieu de réalisation de l’homme, comme activité participative à l’œuvre créatrice de Dieu. Mais à la fin du XIXème siècle, l’approche de l’Eglise sur le monde du travail, a sensiblement évolué. Parue le 15 mai 1891, l’encyclique Rerum novarum de Léon XIII sur la condition des ouvriers est considérée comme l’acte originaire de l’enseignement social de l’Église. Le texte magistériel insistait, au moment du plein développement de l’industrialisation, sur le respect de la dignité humaine. En encourageant l’engagement syndical, il attitrait l’attention sur la notion du « juste salaire ». Celui-ci se définissant comme un revenu destiné à assurer des conditions de vie dignes pour les travailleurs. Le « juste salaire » devait lui permettre de nourrir sa famille, d’élever et d’éduquer ses enfants et de lui assurer des moments de détente et de culture.

L’édifice reconstruit dans le style de l’ensemble du quartier marqué par l’architecture Perret, a conservé le patronage de saint Joseph, travailleur que l’Eglise célèbre en cette fête du 1er mai.  Cela révèle le souci permanent de l’Eglise, d’évangéliser les milieux ouvriers et populaires au cœur d’une cité dont la vie est réglée par les activités portuaires et maritimes, automobiles, pétrochimiques, logistiques de transports, médico-sociales et tant d’autres domaines d’activités humaines qui font la richesse de notre ville.

Entrons dans cette célébration en portant dans notre prière toute la population qui vit et travaille dans notre cité, sans oublier ceux qui subissent des conditions de vie difficiles et des épreuves qui les fragilisent et les désespèrent. Que notre prière se fasse hospitalière à la vie de tous les hommes et les femmes qui ont fait ce que Le Havre est aujourd’hui, et ceux qui œuvrent pour lui construire un avenir de développement, d’espoir et de concorde sociale.