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Fête de l’Immaculée Conception – Méditation de Mgr Brunin

jeudi 10 décembre 2020Expression de l'évêque

La célébration de l’Immaculée Conception est la fête patronale du diocèse du Havre. Chaque année, nous avons l’habitude de nous réunir en assemblée diocésaine à la Cathédrale. Ce n’est évidemment pas possible cette année. Néanmoins, nous aurons à cœur de célébrer dans chaque paroisse la fête de la Vierge Marie, et de le faire en communion avec l’ensemble du diocèse placé sous son patronage.

Confions à Marie, l’Immaculée Conception, notre mission commune. Qu’elle accompagne les disciples de Son Fils dans leur engagement pour témoigner de l’Evangile auprès de tous et, en priorité, auprès des plus fragiles et des plus démunis.

Mardi 8 décembre à 18h à la Cathédrale Notre-Dame du Havre
Célébration présidée par Mgr Jean-Luc Brunin

 

Autres horaires des messes sur nos paroisses

Paroisse Saint Gabriel Cap de Caux

  • 11h30 – église Notre-Dame de l’Assomption à Étretat

Paroisse Saint Louis Cœur de Caux

  • 18h – église Notre-Dame de l’Assomption à Fauville-en-Caux

Paroisse Sainte Thérèse des Ponts de Seine

  • 18h – église Saint Romain à Saint Romain de Colbosc

Paroisse Notre-Dame de la Pointe de Caux

  • 10h – église Saint Martin à Octeville sur Mer

Paroisse Saint Philibert de la Lézarde

  • 18h – église de la Transfiguration à Montivilliers

Groupement Saint Charles – La Nativité

  • 12h15 – église Notre-Dame de la Victoire et de la Paix

Paroisse de La Pentecôte

  • 18h30 – église du Sacré-Cœur

Groupement Sainte Honorine – Saint Denis

  • 18h – église Saint Georges à Notre-Dame de Gravenchon

 

Méditation sur la célébration de l’Immaculée Conception
(Mgr Jean-Luc Brunin)

 

A l’approche de la fête de l’Immaculée Conception, je voudrais vous partager quelques éléments qui ont nourri ma méditation et ma prière personnelle.

Le péché originel qui sera évoqué dans la première lecture de la liturgie du 8 décembre, fait de nous tous, sans exception, des êtres partagés, divisés, tiraillés entre le bien que nous voudrions faire et le mal que nous voudrions éviter et auquel, bien souvent, nous succombons. La grâce qui touche Marie la préserve dès sa conception, de la trace du péché. Cela concerne davantage qu’elle-même. L’Immaculée Conception est une initiative du Seigneur qui marque un moment important de l’histoire de l’humanité. Marie est l’événement inaugurateur dans l’étape ultime et décisive du Salut de l’humanité.

Dans le dernier livre du pape François, Un temps pour changer, publié chez Flammarion, il écrit ceci : « La Covid 19 est notre moment de Noé, à condition que nous puissions trouver notre chemin vers l’Arche des liens qui nous unissent : l’arche de l’amour et d’une appartenance commune« . En lisant ces lignes, m’est revenu à l’esprit, un ouvrage philosophique publié en 1997 et qui m’avait éclairé sur la façon dont nous sommes invités à habiter de façon chrétienne les situations de crise qui jalonnent inévitablement tout parcours de vie. L’ouvrage du philosophe Michel Lacroix, intitulé Le principe de Noé ou l’Ethique de la sauvegarde, publié aussi chez Flammarion, considère que le mythe de Prométhée ne correspond plus à la situation de l’homme contemporain. Pour comprendre sa situation au cœur des réalités du monde, l’homme trouve un modèle plus inspirant avec l’expérience de Noé. De moins en moins, dit-il, on cherche à changer le monde, mais à le sauver. Il s’agit, non pas d’un appel au « sauve-qui-peut », mais d’une invitation à conserver-ce-qui-nous-sauve.

Pour tout chrétien, la conscience de pouvoir sauver le monde (tentation du pélagianisme) doit laisser place à la conscience que, seul, Dieu sauve le monde par la Croix de Son Fils. En le ressuscitant, le Père souligne la crédibilité de ce que Jésus a vécu et des choix qu’il a fait pour conduire sa vie, toute entière livrée à la mission qu’il a reçue. Jésus a résolument choisi le chemin de la rencontre bienveillante, du dialogue, du partage, de la confiance et de la fraternité afin de rendre témoignage à l’Amour et à la Miséricorde de Son Père pour tous les hommes.

Affirmer que, seul, Dieu sauve, n’est pas invitation à s’installer dans la passivité. Il nous faut « sauvegarder » l’essentiel de ce que le Christ est venu nous révéler. « Sauvegarder », c’est-à-dire sauver ce qui nous garde en humanité. Voilà qui constitue le cœur du christianisme et l’horizon de notre mission de chrétiens : la miséricorde, l’amour compatissant et solidaire envers tous, en particulier les marginalisés, la responsabilité pour la planète. En tous ces domaines, il nous faut assumer pleinement nos responsabilités.

La Vierge Marie, première des sauvés, n’a jamais choisi la passivité. Sauvée de la malédiction du péché dès sa conception, elle s’est employée à suivre Son Fils dans sa mission et son œuvre de salut. Elle n’a pas changé le monde, mais elle a su recueillir, au fil des événements parfois éprouvants et douloureux de sa vie, l’essentiel qui garantit la manifestation de la Miséricorde de Dieu pour toute l’humanité. A Cana (Jean 2, 1-11), pour ne prendre que cet exemple, Marie s’est rendue attentive à ce qui risquait de compromettre la fête de l’humanité. « Ils n’ont plus de vin » dit-elle à Son Fils. Mobilisant alors les serviteurs de la fête, elle leur demande : « Faites tout ce qu’il vous dira ».

En ce temps de crise sanitaire que prolonge une crise économique et sociale, nous sommes invités au même discernement et à la même confiance dont la Vierge Marie faisait preuve.  Que manque-t-il pour que la fête d’une humanité pacifiée et fraternelle devienne possible ? Que discernons-nous de l’essentiel sans quoi les chemins de la fraternité et de l’avenir deviennent impasses ? Comment invitons-nous nos contemporains à faire confiance à l’essentiel que Jésus nous révèle pour notre salut et le salut du monde ?

Voilà la prière que je formule pour notre Eglise diocésaine à l’approche de la fête du 8 décembre. Que la Vierge Marie, l’Immaculée Conception, patronne de notre diocèse, nous soutienne dans ce type de présence au cœur d’une société affectée aujourd’hui par la crise de la Covid 19. Comme à Cana, qu’elle nous aide à repérer ce qui risque de manquer pour vivre notre humanité de façon fraternelle. Comme à Cana, qu’elle nous encourage à faire tout ce que Son Fils nous dira pour restaurer les chemins vers la Fraternité, la Miséricorde et la Paix.

Vierge Marie, toi qui as gouté le bonheur du salut dès ta conception, fais-nous découvrir et goûter la joie du Salut que le Christ nous obtient par sa Mort et sa Résurrection. Aide-nous à rester ouverts au monde et à nos contemporains pour chercher à sauver ce qui nous gardera dans la Miséricorde du Père et dans la communion avec tous les hommes, pour bâtir une société fraternelle.  

+ Jean-Luc BRUNIN

Évêque du Havre