Messe d’ouverture
Jeudi 23 août 2018 – Basilique Saint Pie X
(EZ 36,23-28 – Ps50 – Évangile : Mt22,1-14)
Chers amis, les sanctuaires de Lourdes nous invitent cette année à cheminer avec Bernadette. Mettons nos pas dans les pas de cette simple petite fille, habitée de son histoire. Je voudrais au début de ce pèlerinage nous inviter à regarder nos vies, nous interroger sur les valeurs qui fondent notre vie, et les intentions qui motivent nos choix et nos engagements, sur notre capacité à « écouter » ce qui vient d’ailleurs de nous. Et c’est au travers l’événement de Cana (Jn,1-11) que nous recevons cette consigne de Marie « faîtes tout ce qu’il vous dira ». On aura l’occasion d’approfondir ce texte des noces de Cana. Mettre nos pas dans les pas de Bernadette durant ces quelques jours, c’est une invitation à regarder comment Bernadette est invitée à accueillir le silence qui permet d’entendre la Parole. Oui, il y a peu de dialogues entre Marie et Bernadette, mais beaucoup de silences, de contemplations, de regards, de gestes. Avec Bernadette, c’est à une manière d’être et d’accueillir que nous sommes invités ; au cœur même de ce que nous sommes avec ce qui fait nos vies.
Oui comme Bernadette, nous sommes attendus tels que nous sommes alors que notre vie comme celle de Bernadette se heurte parfois des impasses ! Oui nous sommes invités, à ne pas nous laisser enfermer dans nos soucis, nos peurs, et préoccupations. Comme Bernadette, nous sommes partis, et nous découvrons que nous sommes attendus.
La parole de Dieu qui guide notre méditation aujourd’hui nous rappelle cela : le passage du prophète Ezéchiel que nous venons de méditer, nous est lu aussi à la nuit pascale. C’est dire son importance ! Comme Bernadette par notre baptême, nous avons été choisis au nom de notre baptême à être la visibilité de la sainteté de Dieu, être une présence de Dieu. Comme Bernadette a été cette présence en son temps. Nous aussi, au milieu de notre monde contemporain, souvent livrés aux idoles du matérialisme, de la consommation, les croyants que nous sommes, doivent par leur vie et par leurs prières vivre la sainteté comme le Pape François nous le redit fortement dans son exhortation sur la sainteté (Gaudete et exsultate). Alors en ce premier jour de pèlerinage nous avons le choix. Nous pouvons rester prisonniers de nos impasses ou nous rendre disponibles à l’œuvre créatrice de Dieu comme l’a vécu Bernadette. Nous pouvons nous enfoncer dans nos problèmes ou l’égoïsme centré sur nous-mêmes ; ou comme Bernadette accueillir le signe d’une présence qui nous précède et nous accompagne. La parole de Dieu de l’Évangile de ce jour peut nous guider. Allons-nous accueillir cette invitation à participer aux noces ? Nous pouvons avoir l’impression que cette invitation n’est pas pour nous : « je n’ai pas le vêtement de noces », « je ne suis pas digne ». Nous sommes invités à répondre avec ce que nous sommes, nous sommes invités à répondre en diocèse dans la diversité de ce qui fait le peuple de Dieu de notre diocèse. On ne s’est pas choisi, mais nous sommes invités à faire pèlerinage ensemble. Le pèlerinage est un bon exercice pour renouveler notre capacité de relation. Entrons avec Bernadette dans ce pèlerinage avec la logique des apparitions « voulez-vous me faire la grâce de venir ici » c’est à nous aussi que Marie adresse son sourire nous invite à la suite de Bernadette au silence, à la contemplation à vivre les gestes de la foi aux gestes fraternels.
Bon pèlerinage à tous,
Père Philippe Hérondelle
