Message de Noël de Mgr Jean-Luc Brunin – 2023
La fête de Noël rappelle aux chrétiens l’attachement que Dieu porte à notre terre, au point d’y envoyer Son Fils qui, rejoignant notre humanité, y ouvre des chemins de justice, de paix et de fraternité pour le salut de tous les hommes. Les disciples de Jésus croient que Sa présence n’est pas un événement du passé, mais qu’il accompagne toujours l‘histoire de l’humanité et qu’Il y est toujours à l’œuvre par Son Esprit, partout et en tous. Noël nous le rappelle !
Voilà une annonce qui risque de passer difficilement au regard de l’état de notre société et, plus largement, de notre monde. Peut-on toujours prétendre qu’en Jésus-Christ, Dieu visite toujours notre terre alors qu’on y rencontre tant de souffrances et de misère, tant de violences et de guerres ? Peut-on affirmer qu’Il comble notre terre de richesses alors que s’installent un peu partout des économies de guerre où les dépenses d’armement dépassent de loin les budgets consentis pour la solidarité et la coopération internationales ? Dans notre société, peut-il encore vouloir être proche de ces querelles interminables où des groupes se suspectent et rêvent de s’exclure mutuellement dans l’intolérance et par la violence ?
Ce que nous nous préparons tous, croyants ou non croyants, à vivre en cette période de Noël nous confirme que cette annonce des chrétiens n’est pas une chimère. Dans l’obscurité de la nuit, des lumières éclairent nos rues et nos cœurs. Dans une société d’indifférence, la solidarité avec les plus démunis et les plus vulnérables semblent retrouver droit de cité.
Pourtant, en célébrant Noël, les chrétiens annoncent cette Bonne Nouvelle : dans l’enfant de la crèche né dans la nuit de Bethléem, et aujourd’hui encore, Dieu visite notre terre et veut la combler des richesses de Son Amour pour la joie de tous les hommes.
Ce que nous nous préparons tous, croyants ou non croyants, à vivre en cette période de Noël nous confirme que cette annonce des chrétiens n’est pas une chimère. Dans l’obscurité de la nuit, des lumières éclairent nos rues et nos cœurs. Dans une société d’indifférence, la solidarité avec les plus démunis et les plus vulnérables semblent retrouver droit de cité. Pour beaucoup, nous vivrons des moments forts de retrouvailles en famille et entre amis, pour goûter des instants de proximité retrouvée, voire des gestes de réconciliation. Dans notre société consumériste, partager, s’offrir des cadeaux en cherchant ce qui fera plaisir à l’autre, témoignent que la bienveillance et le souci de l’autre couvent encore sous la gangue égoïste des cœurs. Au niveau international, dans les trop nombreux lieux de conflits et de guerre, nous ne pouvons nous résigner à accepter que le langage mortifère des armes se substitue au dialogue et à la négociation.
Célébrer Noël, c’est relever le défi de Dieu qui croit en l’homme qu’Il a créé pour aimer et non pour détester son frère et entretenir durablement une animosité envers lui.
Noël, c’est la fête la visitation par Dieu de notre humanité. Il s’approche de notre terre car il croit toujours en notre capacité à nous unir dans la paix et la fraternité. Il œuvre avec nous en ce sens. Célébrer Noël, c’est relever le défi de Dieu qui croit en l’homme qu’Il a créé pour aimer et non pour détester son frère et entretenir durablement une animosité envers lui.
Joyeuse fête de Noël aux croyants qui célèbrent cet événement. Joyeuse fête de Noël aussi, au nom de la communauté catholique du Havre et du Pays de Caux, à toutes celles et tous ceux qui, œuvrant au quotidien à la concorde et à l’amitié sociale, ici et partout ailleurs, donnent corps à l’action pacificatrice et unificatrice de Dieu. Joyeuse fête à tous les artisans de paix et de fraternité partout à-travers le monde.
+ Jean-Luc BRUNIN, Évêque du Havre
