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Pentecôte, un Souffle de liberté et de fraternité

A la Pentecôte, les chrétiens célèbrent l’effusion du don de l’Esprit Saint que Jésus avait promis à ses disciples. De façon surprenante, les compagnons de Jésus Ressuscité dépassent leur peur, ouvre les portes du lieu où ils étaient enfermés pour sortir avec audace, à la rencontre de leurs contemporains. Ils proclament la Bonne Nouvelle de la victoire du Christ sur toute forme de violence, d’injustice et de mort. Un monde renouvelé dans l’amour avait surgi du tombeau du Crucifié.

Disciples du Ressuscité, nous vivons toujours de cet Esprit dont l’apôtre Paul nous dit que « ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération » (2 Tim 1, 7). L’Esprit de Pentecôte continue de susciter chez les chrétiens, mais au-delà d’eux aussi, l’énergie nécessaire pour prendre part à la victoire de cette force de résurrection dans notre monde.

Aujourd’hui comme hier, il nous faut dépasser nos peurs et la tentation de l’enfermement.

En sortant à la rencontre des hommes pour témoigner de la victoire du Christ Ressuscité, les premiers chrétiens ont annoncé les merveilles que Dieu accomplissait en leur faveur. Et le peuple se réjouissait en s’interrogeant : « Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? » (Actes 2, 8)

Nos contemporains ont plus que jamais besoin d’une parole suscitante. Au nom du Christ, nous avons la responsabilité de la porter toujours plus loin, de façon compréhensible et crédible. Pour cela, aujourd’hui comme hier, il nous faut dépasser nos peurs et la tentation de l’enfermement.

Porter une parole d’ouverture et d’espérance vient souvent à contre-courant d’actes et de discours qui, dans notre société, nourrissent encore la peur, le défaitisme et installent dans le déclinisme désespérant. Au nom du Christ vainqueur des forces de mort, nous refusons les discours de haine qui nourrissent les peurs, les violences et les racismes. Ces paroles et ces attitudes découragent et compromettent notre avenir commun. Le Christ nous appelle à refuser un monde où nous vivons face à face, dans la suspicion, l’opposition et la haine de l’autre. 

Le Christ nous appelle à refuser un monde où nous vivons face à face, dans la suspicion, l’opposition et la haine de l’autre. 

Aujourd’hui comme hier, les chrétiens, poussés par l’Esprit, veulent rejoindre tous ceux et toutes celles qui parlent de justice, de paix et de fraternité, en se mobilisant pour les faire advenir dans l’espace quotidien de leur vie et de leurs responsabilités.

Animés du Souffle de l’Esprit de Pentecôte, nous voulons nous mobiliser ensemble pour développer l’amitié sociale et la fraternité, dans tous les lieux où se construit l’avenir de notre société. Cela passe, comme le rappelle le pape François dans son encyclique sur la fraternité, par une « politique inclusive » qui cherche à intégrer toutes les catégories de la population, sans oublier les plus pauvres et les plus fragiles, pour œuvrer ensemble à une vraie transformation sociale, en vue de l’avènement d’une société apaisée et fraternelle.

Jean-Luc BRUNIN

Évêque du Havre