Publications

Le mot de votre curé…

mercredi 8 avril 2020
Pour rester en lien les uns avec les autres…
 
Chers amis,
Jeudi Saint…les chrétiens entrent dans les trois jours saints qui vont conduire à Pâques, ce que l’on a coutume d’appeler le Triduum pascal.
Jeudi Saint, les chrétiens font mémoire du dernier repas de Jésus.
C’est fête : fête de l’institution de l’Eucharistie, fête des prêtres, serviteurs de l’Eucharistie…fête de toute l’Église, de tous les baptisés. C’est fête pour chacun de nous.
Une fête que nous vivons de manière très particulière cette année.
Pour vraiment marquer la fête, et en souvenir du dernier repas de Jésus, nous vous proposons pour le diner de prendre un bon repas, festif, amélioré (sans télévision)…seul, à deux, ou en famille selon votre situation. Si vous le pouvez, vous pouvez commencer le repas en lisant la seconde lecture de ce jour (1ère lettre aux Corinthiens, chapitre 11, versets 23 à 26).
Pour vivre la communion entre nous, chacun est invité à appeler une (ou plusieurs personnes), de son entourage voisinage, de sa parenté dont il sait qu’elle est seule.
Ceux qui le souhaitent pourront prendre un temps de prière à 19h00, en s’aidant de la proposition ci-dessous.
A 19h30, vous entendrez les cloches de vos églises sonner à la volée (avant d’entrer dans le grand silence des Vendredi et Samedi Saints).
Belle fête du Jeudi Saint à tous.
En communion par la prière et dans l’amitié avec vous tous, au nom des prêtres de la paroisse, 
 
Bruno GOLFIER
Homélie Pères Bruno GOLFIER et François ODINET
 
Chers amis,
Nous faisons mémoire ce soir du dernier repas de Jésus, nous célébrons cette première Eucharistie : Jésus prend le pain, le rompt et le donne à ses disciples, signe de son corps livré. Puis il prend la coupe de vin, la bénit et la donne à ses disciples, signe de son sang versé. Nous célébrons l’institution de l’Eucharistie, alors que depuis plusieurs semaines, nous sommes contraints à un jeûne eucharistique, alors que ce soir même, nous ne pourrons communier au corps et au sang du Christ.
Saisissons cette situation comme une occasion de redécouvrir le sens de ce que Dieu nous donne à chaque Eucharistie… revenons à la lecture du livre de l’Exode proposée dans la liturgie de ce Jeudi Saint. Elle nous rappelle que notre fête de Pâques s’enracine dans la Pâque juive, que l’Eucharistie prend source dans ce contexte. Les juifs célèbrent la manière dont Dieu a sauvé son peuple de l’esclavage en Egypte. Pour se souvenir du départ en toute hâte du pays d’Egypte, Dieu leur a prescrit de manger un agneau rôti au feu, avec des herbes amères, et des pains sans levain. Il s’agit de se rappeler que Dieu a donné la nourriture à son peuple, une nourriture qu’ils ont pris en toute hâte avant de fuir le pays d’Egypte. Avant de partir, Dieu a donné à son peuple, la nourriture et le pain pour la route.
Cette période du confinement fait apparaitre peut-être plus clairement les pains dont nous avons besoin pour la route : au-delà de la nourriture matérielle dont nos corps ont besoin (et on sait combien la question du ravitaillement prend une place importante), d’autres nourritures se révèlent. Les relations humaines par exemple… on voit bien l’importance de rester en lien les uns avec les autres, de prendre des nouvelles de ceux qui sont seuls, de passer des coups de fil, de créer des groupes d’amis sur les réseaux sociaux, de redécouvrir la joie des temps en famille. Jésus, lui, a aimé rencontrer les hommes et les femmes dans les villes et les villages de Palestine, des rencontres qui ont nourrit sa vie humaine, comme elles ont nourri sa mission et sa prière. Il y a aussi le besoin de se mettre au service, attitude nourrissante pour celui qui s’y risque (et qui donne sens à sa vie), comme pour celui qui est servi. Lors de son dernier repas, Jésus pose un geste, qui nous est rapporté dans l’Évangile selon St Jean, proposé en ce soir du Jeudi Saint : il lave les pieds de ses disciples. Il fait le geste du serviteur. Par là même, il manifeste son amour jusqu’au bout pour les siens. Autre nourriture, la lecture de la Parole de Dieu, pour redécouvrir combien Dieu n’abandonne jamais les hommes. Jésus s’est nourri de la Parole, la Parole a nourri sa prière. La prière, justement : comme temps privilégié de rencontre avec le Seigneur, elle est aussi pain pour la route… autant de nourritures, autant de pains qui nous sont donnés pour la route, autant de nourritures que nous pouvons accueillir comme des dons de Dieu.
Jésus est le pain que Dieu nous donne. Sa vie est donnée, donnée aux hommes, donnée par amour. On pourrait dire que sa vie est mangée, tel le pain que nous partageons et que nous mangeons. Sur la croix, Jésus ira jusqu’au bout du don qu’il fait de sa vie. C’est ce qu’il a voulu manifester lors de son dernier repas en partageant le pain et le vin : « Ceci est mon Corps, livré pour vous », « ceci est mon Sang, versé pour vous ». Jésus, en invitant ses disciples à faire cela en mémoire de lui, nous donne le pain pour la route : il se fait le pain de la route. Chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie et que nous communions au Corps du Christ, nous recevons ce pain que Dieu ne cesse de nous donner.
En cette période de jeûne eucharistique, il ne nous sera pas possible de recevoir la communion, pain pour notre route. Si beaucoup peuvent ressentir ce manque, il nous est possible d’accueillir autrement ce pain que Dieu nous donne : dans les relations que nous vivons, dans la manière dont nous nous mettons au service les uns des autres et peut-être particulièrement des plus fragiles, mais aussi dont d’autres se mettent à notre service, dans la lecture et la médiation de la Parole de Dieu, dans la prière, reconnaissons que le Christ déjà est présent, que déjà il nous partage et nous donne sa vie, et qu’à travers cette présence, Dieu déjà vient nous donner le pain de la route.
Amen
 
Prière universelle
 
R / Ubi caritas et amor, ubi caritas Deus ibi est !
(Où sont la charité et l’amour, Dieu est là)

 
« L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. »
Prions pour ceux qui souffrent physiquement et ceux qui ont le cœur brisé.
Prions particulièrement pour tous les malades touchés par le coronavirus, ceux qui luttent contre la mort et tous les soignants de part le monde.
Que l’huile des malades leur apporte force et douceur pour combattre la maladie et ainsi, qu’avec l’aide du Seigneur, ils se relèvent.
Silence
 
« L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. »
Prions pour les enfants, les jeunes et les adultes qui se préparent au baptême.
Que l’huile des catéchumènes leur donne la force du Saint Esprit pour devenir les lutteurs de Dieu, à côté du Christ, et contre l’esprit du mal.
Silence
 
« L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. »
Prions pour ceux qui vont recevoir un sacrement : le baptême, la confirmation ou l’ordination.
Que le Saint Chrême les imprègne profondément, pour qu’ils soient appelés « prêtres du Seigneur » et deviennent « servants de notre Dieu ».
 
R / Ubi caritas et amor, ubi caritas Deus ibi est !
(Où sont la charité et l’amour, Dieu est là